MARION CHEVALIER

Sur les hauteurs, La Rousille

2016

Série vidéo, durée variable.

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Travail réalisé dans le cadre d'une résidence au CACP Villa Pérochon.

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Ce projet est le second volet d'un travail où j'invite diverses personnes à décrire des lieux. 

Il interroge notre manière de percevoir, de représenter le paysage et notre manière d'être au monde. 

 

Le « paysage » est défini dans la pensée occidentale comme une « partie de pays que la nature présente à l’oeil qui le regarde ». Cette définition est pour moi l’expression d’une philosophie profondément ancrée au sein de notre société : l'humain se pense à l'écart du monde. Elle est pour moi l'expression d’une dichotomie nature/culture, qui joue un rôle dans l’exploitation excessive de la terre et du vivant. Or, nous ne sommes pas séparés du reste du monde mais vivons en interconnexion, en interdépendance, en symbiose avec le vivant.

 

La rencontre avec le paysage ne se fait-elle qu'au travers de cet unique lien sensoriel, la vue, ce sens de la mise à distance ? Il me semble que tous les sens sont conviés dans cette rencontre, qu'elle est sensible, sensuelle, que le toucher, l'ouïe ou l'odorat accompagnent la vue...

 

Dans Sur les hauteurs, La Roussile, je mène une expérience auprès de dix personnes voyantes. Je les place dans un lieu qu'elle ne connaissent guère, près de Niort, les invite à  le décrire sous deux points de vue : le premier permet au regard de se déployer jusqu'à l'horizon, le second le barre au moyen d'un mur de pierre. 

 

Le protocole est précis et identique pour chaque participant. Je m’amuse à les mettre dans la position induite par la définition du paysage,

tout en me questionnant : sortiront-ils de cette position ? S’ouvriront-ils aux autres sens ? Que se passera t-il face au mur ?

Sans plus d'indications que le placement de leur corps et le choix de la description, je leur donne le temps qui leur semble nécéssaire pour percevoir ce lieu et le parcourir par les mots sous ma caméra. 

 

Pris de cours par ces propositions de points de vue, les participants représentèrent chacun à leur façon ces "paysages".

Espaces inconnus imaginés, éléments évidents laissés pour compte… Par le langage, ils exprimèrent ce qu'il y a au delà de ce qui est.

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[Marion Chevalier - Septembre 2021]